La majorité des gens reste marquée par l'apparence du basilic dans Harry Potter, un serpent aussi gigantesque que monstrueux, ayant le pouvoir de tuer par un regard direct et celui de pétrifier si l'on croise son regard à travers un filtre ou dans une glace. Il s'agit là d'un dérive absolument épique à partir d'un animal relativement chétif mais bien plus dangereux.

Un peu d'étymologie: le nom "Basilic" vient du grec "basiliskos", qui signifie "petit roi". Rappelons que le terme pour "roi" est "basileus". Ce nom de petit roi ne vient pas seulement de sa capacité meurtrière, mais surtout de la couronne de cornes que portait le premier basilic, ayant la forme d'un serpent. Cette couronne a plus tard été remplacée par une crête, je vous expliquerai pourquoi par la suite.

Ce "petit roi" est décrit comme le roi des serpents. De tous, il est le seul à ramper la tête largement au-dessus du sol, pour affirmer sa royauté. Son regard est mortel, pas seulement pour qui le croise. Le simple fait de poser les yeux sur vous peut vous être fatal. Il est capable de fracasser les pierres, de faire frire l'oiseau en plein vol et de fendre les arbres. Partout ou passe le basilic, la nature est transformée en désert stérile. Il redoute néanmoins le chant du coq, et seule la belette peut le vaincre, non sans mal. Même si la belette est le seul animal capable de survivre à une rencontre avec le Basilic, elle doit tout de même faire usage d'une herbe spéciale, la rue (qui fut également utilisée par les premiers loups-garous du Nord pour se soigner lors d'un combat).
Il existe plusieurs moyens de se débarrasser d'un basilic. Le premier, le plus simple, se promener avec une belette. Le second, avec un coq, dont le chant fera détaler le basilic à grande vitesse. Le troisième, le plus efficace mais le plus dangereux, est de porter un miroir avec soi, afin que le regard du monstre lui soit renvoyé et le foudroie.

Comme chacun sait, le basilic est le fruit d'un oeuf de coq couvé par un serpent ou un crapaud. On a d'ailleurs pendu un coq à cause de la ponte d'un de ces oeufs. En réalité, il arrive parfois que de vieux coq pondent effectivement des peufs, qui ne sont rien de plus que des amas de semence stérile et morte. Mais ça arrive tout de même!
C'est lors de l'éclosion que le monstre est le plus vulnérable. L'on dit que s'il vous voie le premier, vous mourez séance tenante, et l'animal peut dès lors commencer sa vie de ravage. En revanche, si c'est vous qui le voyez le premier, il va crever sur place.

Au fil du temps, le basilic a évolué. On a fini par lui attribuer une crête et des caroncules de coq, des pattes, et finalement la tête et le corps du coq. Le basilic est devenu Coquatrice. Certains disent que la Coquatrice est en fait la forme adulte du Basilic, mais cela vient plutôt probablement d'une déformation au fil des erreurs de recopiage des livres ou d'embellissements.

Plus récemment, vers la fin du XVIIIeme siècle si mes souvenirs sont exacts, les documents argentins font état d'un Basilic qui hanterait un lac et tuerait les porcs pour les manger. Il aurait deux queues, l'une pour frapper et l'autre pour serrer, une tête d'homme, des cornes et des oreilles de vache, des ailes de chauve-souris...bref, un pur et grotesque produit de l'imagination populaire.

Le mythe du basilic, celui d'origine puisque le plus vraisemblable, est probablement inspiré du Cobra Cracheur (naja ashei ou naja nigricollis, le premier étant le spécimen géant et l'autre non). En effet, les cobras sont la seule famille de serpent à se dresser bien au-dessus du sol, et le "regard qui tue" peut s'apparenter au fait qu'un cobra cracheur qui vous fixe est en train de viser vos yeux pour son jet de venin... Aveuglé par le venin, soit le serpent prend la fuite, soit il mord,et à l'époque de la légende du Basilic, il n'en fallait pas plus pour parler d'un montre dont le regard provoque la mort...
Certains explorateurs un peu plus tardifs ont également évoqué le cobra à crête, une créature jamais identifiée, pouvant également être à l'origine de la légende du basilic.
Si c'est bien d'un cobra que provient la légende, alors le miroir ne sert qu'à une chose: distraire l'animal. En effet, comme n'importe quel animal, les cobras vont tenter de déterminer quelle cible est la plus dangereuse, et si vous n'êtes pas en train de taper du pied ou de gesticuler dans tous les sens (n'oubliez pas que les cobras ont une excellente vue et sentent les vibrations du sol), il va se tourner vers son propre reflet, qui est en train de gonfler son capuchon et de siffler à son intention pour lui faire comprendre de s'éloigner. Vous n'aurez qu'à partir en courant, ou à achever le malheureux serpent.

Voilà! J'espère que vous en savez un peu plus sur le basilic! Et si d'aventure vous vous promeniez dans un désert, prenez donc un miroir...

Salut merci de tes superbes articles, tu devrais mettre une description ou un titre plus en explicite avec ce don tu parle... (plus courte la description) Car mort dans les yeux me faisait plutôt penser à un sortilège de magie noire qu'un basilic... Quoi que cela force un peu les gens à lire ?!! Mais pas longtemps.

OK, pas de problème!